
Cet édit royal est un acte législatif sous l’Ancien régime évoquant la position du souverain quant à la pratique de l’exercice de la : divination, magie, sorcellerie, empoisonnement.
A cette époque, la royauté française ne faisait ni commerce de taxes, ni d’impôts issues de l’activité de ces officines occultes…
En effet, grâce à cet édit, le roi de France, voulait protéger ses sujets (hommes, femmes du royaume) de ces actes abjects occultes.
L’édit du Roi Louis XIV
Voici un extrait de l’introduction de l’édit du roi Louis XIV, donné à
Versailles au mois de juillet 1682, et enregistré au Parlement le 31
août de la même année :
« L’exécution des ordonnances des rois, nos prédécesseurs, contre
ceux qui se disent devins, magiciens et enchanteurs ayant été négligée
depuis fort longtemps et ce relâchement ayant attiré dans le royaume
plusieurs de ces imposteurs, il serait arrivé que, sous prétexte
d’horoscopes et de divinations et par le moyen des prestiges, des
opérations, des prétendues magies et autres illusions semblables, dont
ces sortes de gens ont coutume de se servir, ils auraient surpris
diverses personnes ignorantes ou crédules qui s’étaient insensiblement
engagées avec eux, en passant des vaines curiosités aux superstitions et
des superstitions aux impiétés et aux sacrilèges et, par une funeste
suite d’engagements, ceux qui se sont le plus abandonnés à la conduite
de ces séducteurs se seraient portés à cette extrémité criminelle
d’ajouter le maléfice et le poison aux impiétés et sacrilèges, pour
obtenir l’effet des promesses desdits séducteurs et pour
l’accomplissement de leurs méchantes prédictions. Ces pratiques étant
venues à notre connaissance, Nous aurions employé tous les soins
possibles pour les faire cesser et pour arrêter, par des moyens
convenables, les progrès de ces détestables abominations. Et, bien
qu’après la punition qui a été faite des principaux acteurs et complices
de ces crimes Nous dussions espérer que ces sortes de gens seraient
pour toujours bannis de nos états et nos sujets garantis de leur
surprise, néanmoins, comme l’expérience du passé Nous a fait connaître
combien il est dangereux de souffrir les moindres abus qui portent aux
crimes de cette qualité et combien il est difficile de les déraciner,
lorsque, par la dissimulation ou par le nombre de coupables, ils sont
devenus crimes publics, ne voulant d’ailleurs rien omettre de ce qui
peut être de la plus grande gloire de Dieu et de la sécurité de nos
sujets, Nous avons jugé nécessaire de renouveler les anciennes
ordonnances et d’en prendre encore, en y ajoutant de nouvelles
précautions, tant à l’égard de tous ceux qui usent de maléfices et de
poisons, que de ceux qui, sous la vaine profession de devins, magiciens,
sorciers ou autres noms semblables, condamnés par les lois divines et
humaines, infectent et corrompent l’esprit des peuples par leurs
discours et leurs pratiques… ».
Cité par Henri Broch, Au cœur de l’extraordinaire, page 325, Éditions L’horizon chimérique, 1991.