TOUTES — LES EGLISES DE  CONFESSION CATHOLIQUE NE SONT PAS FORCEMENT ROMAINE —DONC RATTACHEES AU VATICAN (ROME), CAR CELLES-CI EU EGARD DE LEUR HISTOIRE NE RECONNAISSENT PAS L’INFAILLABILITE PAPALE PROCLAMEE EN 1870 PAR L’EGLISE DE ROME (CONCILE VATICAN I). 

Notre Eglise  se dénomme par les expressions Église vieille-catholique, Vieux-Catholiques et catholicisme-chrétien depuis 1870, car eu égard de notre riche histoire, nous continuons à refuser  l’infaillibilité pontificale et de la juridiction suprême et universelle de l’évêque de Rome.

Les vieux-catholiques sont souvent rassemblés en Églises autocéphales (totalement indépendantes de Rome) dont certaines se sont regroupées en communion. En 1889, certaines Églises vieilles-catholiques forment une communion appelée l’Union catholique internationale d’Utrecht, aussi appelée Union d’Utrecht.

Notre Eglise nommée “Petite Eglise” a subi, à partir de 1902, l’influence de l’Eglise Vieille-Catholique de l’Union d’Utrecht dont elle a souscrit à la Déclaration de principes, sans pour autant adhérer à l’organisation ecclésiale. 

L’HISTOIRE DE NOTRE PETITE EGLISE

La fondation de la Petite Eglise remonte à la Révolution française et à la 1ère République.

Depuis la création du Royaume de France, le pouvoir politique et le pouvoir religieux se confondaient à tel point que la spiritualité des uns était volontiers niée au profit de l’intérêt matériel des autres. Cette situation devait détourner de la foi de nombreux chrétiens ; ces derniers confondant très souvent le bien-fondé des saintes écritures avec le mercantilisme de certains ecclésiastiques.

Aussi, le 12 juillet 1790, l’Assemblée nationale française promulgua la Constitution civile du clergé et la nationalisation des biens de l’Eglise, alors premier propriétaire foncier de France.

Cette situation mal expliquée au peuple allait provoquer, de ce fait, la création de deux Eglises ; une Eglise constitutionnelle fidèle à la République (“Fonctionnaire”) et à ses lois, et une Eglise réfractaire à l’ordre établi. C’est cette dernière qui allait être à l ‘origine de la Révolte vendéenne et de la Chouannerie ; cette guerre civile allait provoquer directement ou indirectement la mort de plus de 500.000 personne en 5 ans.

En 1801, Napoléon Bonaparte alors 1er Consul souhaitant la paix civile, signa après de longues négociations le “Régime concordataire français”, soit le Concordat avec le Pape Pie VII, rétablissant le culte en France. Les clauses du Concordat bouleversèrent l’ancien état de l’Eglise de France. Celles-ci prévoyaient la création de nouveaux diocèses ainsi que la démission de tous les évêques titulaires des anciens diocèses. L’Etat nommait les évêques et le clergé qui, en échange, et contre rétribution, prêtaient serment aux lois de la République. La mise en place des dispositions liées au Concordat provoqua la déposition de 82 évêques dont près de la moitié émettront des réclamations canoniques qui resteront sans effet. Dès la publication des réclamations de nombreux prêtres “Réfractaires” recommandèrent aux fidèles de ne pas suivre le nouveau clergé concordataire.

Telle est l’origine de la Petite Eglise en France mais aussi en Belgique. En effet, la réorganisation administrative de l’Eglise de France, toucha également le territoire de l’actuelle Belgique, les deux pays ne faisant alors qu’un.

En Belgique, un arrêté paru à Bruxelles fin avril 1797, imposa aux prêtres un Serment de fidélité et de soumission aux lois de la République. Ceux-ci refusèrent, en grand nombre, et durent dès lors cesser leur ministère.

Le coup d’état du 18 fructidor de l’an 5 (05.09.1797) ramena les Jacobins au pouvoir à Paris. Aussi, dès la fin 1798, les persécutions se firent beaucoup plus dures. Les prêtres non assermentés durent se cacher et le culte divin se fit clandestinement. Cette persécution religieuse allait se prolonger jusqu’à la fin de l’année 1799 ; mais entre-temps, certains prêtres seront déportés, fusillés, décapités et d’autres par contre, prôneront la résistance à l’occupant révolutionnaire. Parmi ceux-ci, nous trouvons le chanoine Corneille Stevens, qui sera l’âme de la résistance en Belgique, au point d’organiser des communautés de croyants à Namur, Sambreville, Andenne, Huy, Wavre, Halle, Gembloux et Bruxelles. Ils formeront l’Eglise Apostolique, appelée aussi L’EGLISE STEVENNISTE.

A partir de 1803, cette opposition deviendra une guerre de résistance systématique aux différents régimes français qui allaient se succéder sur le territoire de la Belgique. Organisant une véritable Eglise parallèle à l’Eglise officielle, Monseigneur Corneille Stevens sera le Pasteur infatigable de l’Eglise de ceux qui se considéraient comme les seuls vrais croyants. Cette Eglise comptera des communautés, non seulement dans le Namurois (Belgique), mais également dans le Hainaut et dans le Brabant Wallon où, pourchassé par les autorités, Monseigneur C. Stevens trouvera refuge. L’opposition des Stévennistes cessa cependant à la chute de l’Empire français, lorsqu’en 1814, Monseigneur Stevens se ralliera à Monseigneur Pisani de la Gaude, nouvel évêque de Namur.

Malgré cette union, la Petite Eglise Apostolique continuera d’exister sous l’autorité de son nouveau chef, l’abbé Gilles-François Theys.

En vérité l’Eglise stévenniste, sous l’impulsion de l’abbé Theys, devait aller beaucoup plus loin que son fondateur dans ses options fondamentalistes. Elle déclara que le Concordat avait cessé d’exister par suite de l’adjonction des articles organiques et que les évêques, légitimement institués, avaient perdu leur juridiction par leur adhésion à ces derniers. Autrement dit, la réconciliation générale devenait progressivement impossible, malgré les ouvertures faites par le Saint Siège romain.

Par la suite, forte de sa tradition, l’Eglise stévenniste allait connaître une période d’accalmie qui lui permettra de s’établir et de se structurer sous la direction d’un Consistoire Général à la tête duquel allaient se succéder l’abbé Gilles-François Theys à partir de 1816 et l’abbé Philippe Winnepenninckk qui dirigera l’Eglise de 1820 à 1837, année qui verra la concrétisation des rapprochements avec l’Eglise catholique gallicane de Monseigneur Chatel.

Ce dernier répondant à la demande des Stévennistes belges, délégua le 12 août 1837, Monseigneur Julien Le Rousseau comme évêque des Stévennistes de Belgique.

Evêque et Président du Consistoire stévenniste de Belgique, Monseigneur Julien Le Rousseau ouvrira un lieu de culte officiel à Bruxelles en 1838 et s’intitulera le continuateur de l’oeuvre de Foi fondée 30 ans plus tôt par Monseigneur C. Stevens.

A partir de 1860, les communautés stévennistes cessèrent tous contacts même informels avec l’Eglise catholique romaine se confinant dans la pratique des “coutumes” religieuses traditionnelles et dans la lecture des Saintes Ecritures.

Faute de disposer d’un Pasteur consacré, les communautés stévennistes éliront, à partir de 1856, un Père spirituel qui aura en charge la conduite spirituelle des communautés de Belgique.

Cette tradition sera maintenue jusqu’en 1969, date où le 13ème Père spirituel, Aimé Bausier, sera ordonné prêtre et par la suite consacré évêque le 1er juin 1971 à Bruxelles par Monseigneur Charles Brearley, Archevêque Primat de la Sainte Eglise Vieille Catholique d’Angleterre.

Vivant dès lors en inter-communion avec l’Eglise Vieille Catholique d’Angleterre, la Petite Eglise Apostolique ajoutera, le 1er septembre 1982, à sa désignation, la mention “Vieille Catholique”.

Aujourd’hui c’est Monseigneur Christian Verstraet, dit le “Père Christian” qui veille aux destinées de la communauté des croyants, tout en assumant la charge de 14ème Père spirituel du Consistoire Général des communautés stévennistes de Belgique.

Actuellement, Monseigneur Christian Verstraet est, par droit de succession, le Pasteur d’une Eglise née à la fois des bouleversements politiques et religieux de la Belgique, et de la fidélité des croyants aux dogmes d’une Eglise postérieure au Concile Vatican I.

Il est à noter que la Petite Eglise Apostolique Vieille Catholique est pleinement une Eglise dans la mesure où ses évêques et prêtres sont les héritiers de filiations apostoliques incontestables, tant des Eglises Vieilles Catholiques de l’Union d’Utrecht que des Eglises Syro-Gallicanes issues du Saint Patriarcat d’Antioche.

De nos jours, la Petite Eglise Apostolique Vieille Catholique rassemble les chrétiens restés fidèles à l’esprit pur de l’Evangile. Elle veut maintenir la Foi catholique tout en respectant les aspirations intellectuelles de chacun. Elle admet la liberté pour chacun de choisir entre les doctrines qui sont postérieures aux Conciles de :

. Nicée (325) . Constantinople I (381) . Ephèse (431) . Chalcedoine (451) . Constantinople II (553) . Constantinople III (680) et Nicée (780)

soit ceux du 1er millénaire.

La Petite Eglise est catholique parce-qu’elle est universelle. Elle est apostolique car elle possède, depuis l’Apôtre Pierre, la succession de ses ordres ecclésiastiques, transmise via le Saint Siège d’Antioche.

La Petite Eglise Apostolique Vieille Catholique partage sa profession de foi avec l’ensemble des Eglises chrétiennes. Pour elle, l’Eglise est une assemblée religieuse hiérarchique et visible qui continue l’oeuvre commencée par le Christ, Notre Seigneur. Elle connait plusieurs moyens de grâce : les sacrements, la prière, la parole de Dieu.