DIALOGUES DE ST GREGOIRE LE GRAND

A PROPOS DE ST BENOÎT DE NURSIE (480 ou 490 – 543 ou 547) – Fondateur de l’ordre des Bénédictins

Lecture I

L’année même où il devait sortir de cette vie, le vénérable Père annonça le jour de sa mort très sainte à quelques disciples qui vivaient avec lui, comme à d’autres qui habitaient au loin. Alors que le Saint homme, Benoît, se tenait dans sa cellule, il leva les yeux vers les hauteurs, et vit l’âme de sa soeur Ste Scholastique, ayant rompu ses liens avec le corps, pénétrer, sous forme de colombe, les secrètes profondeurs du ciel. Il demanda à ceux qui étaient présents de ne pas ébruiter ce qu’ils avaient entendu, et indiqua aux absents quel signe se ferait quand son âme sortirait de son corps. Six jours avant son décès, il ordonna d’ouvrir son tombeau. Bientôt il fut pris de fièvres, leur ardeur violente l’accablait.

Lecture II

Comme la maladie devenait chaque jour plus grave, le sixième jour il se fit porter à l’oratoire par ses disciples. Là, il se munit, pour le départ, du corps et du sang du Seigneur. Les mains des disciples soutenaient son corps débilité. Il se tint debout, les mains levées au ciel, et rendit son dernier soupir parmi les paroles de prière.

Lecture III

Le même jour, deux frères, l’un demeurant au monastère, l’autre logeant au loin, eurent révélation de cela par une même et identique vision. Ils virent, en effet, un chemin jonché de tapis et brillant d’innombrables lampes, du côté de l’Orient, qui partait de son monastère et s’élevait droit jusqu’au ciel. Au-dessus, un homme vénérable, tout resplendissant, leur demanda s’ils savaient quel était ce chemin qu’ils contemplaient. Ils avouèrent leur ignorance. Alors il leur dit : “C’est le chemin par lequel le bien-aimé du Seigneur, Benoît, monte au ciel.”

Lecture IV

Ainsi, tout comme les disciples présents virent la mort du saint, les absents en eurent connaissance d’après le signe qui leur avait été prédit. Il fut enterré dans l’oratoire Saint-Jean-Baptiste qu’il avait fait construire lui-même sur l’autel détruit d’Apollon.

Le vénérable Père, alors qu’il semblait enfoncer la pointe de son regard dans la splendeur de cette lumière étincelante, vit l’âme de Germain, l’évêque de Capoue.

 

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